Le diocèse de Seine-Saint-Denis a été créé en 1966. Pourtant l’histoire de l’Église en ce département est une longue histoire…
Au milieu du IIIe siècle, Denis, premier évêque de Paris selon Grégoire de Tours, fait partager sa foi en Jésus-Christ avec ses deux compagnons, l’un prêtre, l’autre diacre, Rustique et Eleuthère. Emprisonnés par les Romains, ils sont décapités et meurent en martyrs sans renier leur foi.
En 475, sainte Geneviève fait établir une première communauté sur le site actuel de la cathédrale Saint-Denis. Elle propage le culte de Denis dont la légende dit qu’il se serait redressé après son martyre, et aurait porté sa tête dans ses bras depuis Montmartre jusqu’à l’emplacement actuel de la basilique. C’est sur ce même lieu, en l’an 630, que le roi Dagobert fait bâtir une église. Il s’y fait enterrer en 639. En juillet 754, Pépin le Bref, le fils de Charles Martel, maire du palais, reçoit dans la basilique le saint chrême royal des mains du pape Etienne II. C’est l’origine d’une longue histoire royale de la basilique-nécropole, rehaussée et embellie par l’abbé Suger (1122-1151) au XIIe siècle.
En 1757, la ville de Saint-Denis n’a encore que 3.000 habitants. Son développement s’est essentiellement réalisé grâce à l’industrialisation axée sur la métallurgie lourde, en bénéficiant de l’apport successif de population venant d’ailleurs : au XIXe siècle, des provinciaux, notamment Picards, Bretons, Alsaciens – au XXe siècle, des Espagnols, des Polonais, des Italiens, et des Portugais, bientôt relayés par les peuples du Maghreb, et plus tard, des Antilles, de la Guyane ou de la Réunion, puis par les Cap-Verdiens, les Africains de l’Ouest, les réfugiés politiques du Sri-Lanka ou du Sud-Est asiatique, sans parler des populations des anciens comptoirs français de l’Inde du Sud.